31 juillet - 6 septembre 2025
73, rue de Seine, 75006 PARIS
Marc Chagall, Les Ames Mortes, Title Plate, Etching on Arches Paper, c.1923, 38x28 cm

Français

La Galerie de Buci présente une exposition au cœur de l’œuvre gravée de Marc Chagall.

Il est des artistes qui écrivent avec la couleur. Marc Chagall, lui, savait aussi dessiner avec l’âme. L’exposition Chagall Illustrateur invite à redécouvrir une facette plus intime mais non moins magistrale du peintre-poète : son travail d’illustration, où le trait épouse la pensée littéraire.
Quatre grands ensembles sont ici réunis : Mein Leben, son autobiographie dessinée en creux, Les Âmes mortes de Gogol, Les Fables de La Fontaine et sa vision de La Bible.

English

This summer, the Galerie de Buci presents a journey into the intimate, engraved world of Marc Chagall.
Some artists write with color; Chagall drew with the soul. The exhibition Chagall the Illustrator invites viewers to discover a quieter yet deeply expressive dimension of the artist’s work: his illustrations, where line and literature meet, and drawing becomes a form of inner speech.

The exhibition brings together four major bodies of work: Mein Leben, his visual autobiography; Dead Souls by Gogol; The Fables of La Fontaine; and his deeply spiritual vision of The Bible.

MARC CHAGALL

Français

Marc Chagall naît en Biélorussie dans une famille juive hassidique. Après des études à Saint-Pétersbourg, il découvre Paris en 1910, où il se nourrit du cubisme et des avant-gardes. De retour en Russie pendant la Révolution, il fonde une école d’art à Vitebsk avant de repartir vers l’Ouest. Il s’installe définitivement en France après un long exil durant la Seconde Guerre mondiale.
Peintre, graveur, céramiste, illustrateur et décorateur, Chagall laisse une œuvre foisonnante, mêlant folklore, spiritualité, amour et mémoire. Sa fidélité à la figure humaine, sa palette lumineuse et son iconographie singulière font de lui l’un des artistes les plus reconnaissables du XXe siècle.
Son œuvre gravée, notamment grâce à ses collaborations avec Vollard, constitue une part essentielle de son univers poétique.

English

Marc Chagall was born in 1887 in Vitebsk, in present-day Belarus, to a Hassidic Jewish family. After studying in Saint Petersburg, he moved to Paris in 1910, where he encountered Cubism and the burgeoning modernist scene. Returning to Russia during the Revolution, he founded an art school in his hometown before eventually leaving for good. After a long exile during World War II, he settled permanently in France.
Painter, engraver, ceramicist, illustrator, and designer, Chagall created a body of work rich in folklore, faith, love, and memory. His luminous palette, enduring commitment to the human figure, and deeply personal symbolism make him one of the most singular voices in 20th-century art.
His engravings, particularly those made in collaboration with the legendary publisher Ambroise Vollard, represent a vital, poetic thread in his artistic journey.
Mein Leben

Français

Mein LebenMa vie — n’est pas une autobiographie au sens chronologique. C’est une cosmogonie intime. Chagall y grave non pas des faits, mais des éclats de mémoire : une rue de Vitebsk au crépuscule, un violon suspendu dans l’air, une femme qui flotte comme un secret au-dessus des toits. L’enfance y est un rêve sans contour, un territoire à jamais perdu et pourtant toujours présent.
Ses eaux-fortes sont comme des fragments de verre coloré, tombés d’un vitrail brisé par l’exil. Le trait est léger, presque suspendu, parfois à peine une respiration. Ce n’est pas la mémoire qui s’impose, mais l’oubli qui se déploie - fertile, inventif, poétique.
Chagall grave comme on se souvient : par éclairs, par glissements. La logique y cède à l’émotion, l’ordre à la grâce. Le passé n’est pas figé, il ondule, il danse. Chaque image est une tentative de retenir ce qui fuit, une strophe visuelle d’un poème intérieur que seul le cuivre peut encore murmurer.
Mein Leben, c’est la vie rêvée d’un homme éveillé, l’album secret d’un cœur nomade. À travers le miroir du souvenir, Chagall nous tend la main — non pour nous raconter son histoire, mais pour réveiller la nôtre.

English

Mein LebenMy Life — is not an autobiography in any linear sense. It is an intimate cosmogony. Chagall etches not facts, but flashes of memory: a twilight street in Vitebsk, a violin suspended in air, a woman floating like a secret above the rooftops. Childhood is not reconstructed — it is dreamt, borderless, a lost land that is somehow still present.
These etchings are like fragments of colored glass, fallen from a stained-glass window shattered by exile. The line is delicate, hovering — at times barely more than a breath. It is not memory that asserts itself, but forgetfulness that unfolds — fertile, inventive, poetic.
Chagall draws as one remembers: in flashes, in slips. Logic gives way to emotion, order to grace. The past is not fixed — it undulates, it dances. Each image is an attempt to hold what flees, a visual stanza in an interior poem that only copper can still whisper.
Mein Leben is the dream-life of a waking man — the secret album of a nomadic heart. Through the mirror of memory, Chagall extends his hand — not to tell us his story, but to awaken our own.
Les Ames Mortes

Français

Dans son premier grand travail en tant qu’illustrateur, son premier livre d’artiste, Les Âmes mortes, Chagall rejoint l’univers grotesque et mélancolique de Gogol avec une série de eaux-fortes et aquatintes où les personnages surgissent comme des spectres, oscillant entre satire sociale et rêverie mystique. L’absurde bureaucratique russe du XIX siècle y trouve son écho dans une ligne fluide, un humour décalé, presque douloureux, où l’on devine le vécu du peintre.

Dans Les Âmes mortes, Chagall pénètre la prose de Gogol comme on entrouvre une malle aux fantômes : un souffle de steppe glacée s’y échappe aussitôt, chargé d’odeurs de provincialisme rance et de rêves avortés. Ses eaux‑fortes mordues à même le cuivre laissent courir une encre sourde qui, çà et là, s’envole en arabesques nerveuses ; la ligne devient ruban de fumée autour des visages boursouflés des hobereaux, des isbas chancelantes et des troïkas filant dans la nuit. On croirait voir Tchitchikov traverser la feuille comme un marchand d’âmes errantes : silhouette fuyante, partagée entre cupidité grotesque et vertige métaphysique, suspendue entre terre gelée et ciel prometteur.
Toute la bureaucratie tsariste, avec ses registres absurdes et ses sceaux de cire rouge, affleure dans la moindre hachure. Les noirs veloutés se boursouflent comme des taches d’encre tombées sur un rapport officiel, rappelant que l’absurde n’est jamais loin du tragique ; les gris, eux, chuchotent l’ironie douce‑amère d’un conteur qui connaît l’ivresse du déracinement. Sous la pointe de Chagall, la satire de Gogol s’imbibe d’une mélancolie presque liturgique : chaque figure grotesque porte l’ombre d’un exil intérieur, comme si l’artiste greffait à la Russie post‑napoléonienne la nostalgie sans rivage de son propre départ.
Entre la morsure de l’acide et la caresse de l’aquatinte, le papier devient théâtre de marionnettes funambules : soldats bedonnants aux képis trop grands, propriétaires cupides aux mains d’araignée, paysans étrangement translucides, déjà à moitié dans l’autre monde. Et quand la lumière, plus rare qu’une aube d’hiver, éclabousse un visage ou un pan de mur, on entend presque le craquement d’une étoile lointaine — rappel discret que, chez Chagall, même la satire sociale pointe vers le cosmique. Ainsi, la comédie humaine de Gogol se métamorphose en procession d’esprits : rire figé, larme secrète, et toujours ce murmure d’ailes que le regard capte à peine — un vol intérieur qui conduit du grotesque au mystique.

English

Dead Souls, Chagall’s first major commission as an illustrator and his first livre d’artiste, transports us into Gogol’s absurd, haunting Russia. His etchings and aquatints bring forth a cast of ghostlike figures, grotesque, tender, and comic, balancing on the edge of satire and mysticism. The surreal machinery of 19th-century Russian bureaucracy pulses through Chagall’s fluid, uneasy lines. A subtle, aching humor infuses the images, echoing the artist’s own experience of exile and displacement.
In Dead Souls, Chagall enters Gogol’s prose as one might lift the lid of a chest filled with ghosts: a breath of frozen steppe escapes at once, heavy with the scent of stale provincialism and aborted dreams. His etchings, bitten directly into copper, release a muted ink that meanders across the page, rising here and there into nervous arabesques; the line unfurls like a ribbon of smoke around the bloated faces of landowners, the sagging wooden cottages, the troikas dashing into night.
We seem to glimpse Tchitchikov himself, slipping through the paper like a peddler of phantom souls—a wavering silhouette, caught between grotesque greed and metaphysical vertigo, suspended between the frozen ground and some distant, promised sky.
The whole tsarist bureaucracy—its absurd ledgers, its red wax seals—bleeds through the faintest hatchings. Velvet blacks swell like ink blots spilled onto an official report, a reminder that absurdity is never far from tragedy; while the greys whisper the bittersweet irony of a storyteller who has tasted the intoxication of exile. Under Chagall’s point, Gogol’s satire absorbs a kind of liturgical melancholy: each grotesque figure bears the shadow of an inner exile, as if the artist had grafted his own borderless longing onto post-Napoleonic Russia.
Between the acid’s bite and the aquatint’s caress, the paper becomes a tightrope stage for puppet-like spectres: pot-bellied soldiers in oversized kepis, avaricious landowners with spider hands, translucent peasants already half departed into the beyond. And when the light—rarer than a winter dawn—catches a face or a crumbling wall, one almost hears the crackle of a distant star: a quiet reminder that, in Chagall, even social satire bends toward the cosmic.
Thus, Gogol’s human comedy is transfigured into a spectral procession: laughter turned still, tears barely hinted, and always that faint rustle of wings—an interior flight, guiding us from the grotesque toward the mystical.
La Maternité

Français

Dans Maternité, Chagall réalise cinq eaux‑fortes extraites du récit de Marcel Arland — une nouvelle narrée à rebours, de la mort d’un enfant illégitime jusqu’à la nuit d’amour originelle. Ces images n’illustrent pas seulement les scènes : elles recréent une temporalité inversée, un cauchemar poétique où la douleur devient musique de formes.
À la pointe sèche sur cuivre, Chagall esquisse la honte publique, l’enfant mort-né, la solitude maternelle au cœur de la cour, entourée de poules et de caisses vides. Les premières images s’ouvrent sur la pénombre de la culpabilité et de l’exclusion ; puis, progressivement, l’enfance renaît, dans un crescendo qui va vers la lumière et la tendresse. Le trait oscille entre cruauté et douceur, comme si le graveur tâtonnait pour retrouver l’élan vital perdu.
Le profil de la jeune mère, isolée, se détache en silhouette fragile contre un monde plein de regards accusateurs. L’amant gravit une échelle, les sabots soigneusement déposés, comme pour franchir la frontière d’un monde permis et interdit à la fois. Chacune de ces gravures porte la marque d’un entre‑deux : ni figuration documentaire, ni abstraction poétique totale, mais un espace intermédiaire où se jouent l’émotion et la justice intime.
Dans ces planches, Chagall se fait conteur muet : il ne montre pas tout, mais suggère l’indicible. On entendrait presque les faibles battements du cœur maternel dans les lignes en mouvement, l’écho des murmures entre poules et murs. C’est une maternité rêvée dans la douleur et la douceur, une vision gravée comme un acte de consolation.

English

In Maternité, Chagall created five etchings for Marcel Arland’s story — a narrative told in reverse, from the death of an illegitimate child back to the lovers’ first night. These images do more than depict—they reforge time, crafting a poetic reverse chronology where sorrow becomes the rhythm of form.

Using drypoint on copper, Chagall sketches scenes of public shame, a dead newborn, and a solitary mother giving birth amid chickens and empty crates. The first plates echo with guilt and ostracism; gradually, they crescendo toward light, toward tenderness. His line wavers between cruelty and care, as if he were feeling his way back to a lost pulse.

The mother’s profile stands isolated—a fragile silhouette against a world filled with accusatory eyes. The lover climbs a ladder, his clogs neatly set aside—crossing the threshold between forbidden and permissible. Each etching exists in an in‑between realm: neither documentary realism nor total poetic abstraction, but a space where emotion and private justice collide.

Here, Chagall becomes a storyteller in silence: he does not show everything, but he suggests the unsaid. One almost hears the soft flutter of the maternal heart in these swirling lines, the murmur of whispers among chickens and walls. This is a motherhood both dreamt and wounded, a vision engraved as an act of solace.
Les Fables de La Fontaine

Français

Les planches consacrées aux Fables de La Fontaine révèlent une facette plus malicieuse, presque espiègle, de Chagall graveur : celle d’un fabuliste moderne, héritier des traditions orales et des légendes populaires, mais guidé par une main habitée par la poésie. Le trait, ici, semble plus vif, plus joueur. Il bondit, il feinte, il caracole d’un animal à l’autre, comme un pinceau qui aurait troqué la solennité biblique contre l’ironie douce d’un conte moral.
Sous la pointe de Chagall, le corbeau ne tient plus seulement du volatile, mais du philosophe maladroit ; le renard, du trickster rabelaisien ; la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf gonfle de vanité comme une étoile de cirque. Ce bestiaire-là n’est pas une galerie d’animaux costumés, mais une parade d’âmes en mouvement, mi-hommes, mi-symboles, où chacun porte sur son dos un fragment d’humanité. Le rêve n’efface pas la leçon : il la rend plus subtile, plus pénétrante.
Chagall n’illustre pas le texte au sens strict. Il ne souligne pas la morale, il la détourne, la métamorphose. Il fait surgir les fables non pas de la lettre, mais du souffle — ce souffle ancien qui les traverse depuis La Fontaine, depuis Ésope, depuis les récits murmurés au coin du feu. Les images semblent surgir d’un demi-sommeil, entre satire et tendresse, où les animaux nous regardent avec l’étonnement tranquille de ceux qui savent.
Dans cette série, Chagall joue autant qu’il grave. Le cuivre devient théâtre d’ombres légères, le papier un rideau de scène sur lequel s’esquissent des marionnettes lumineuses. Ce n’est pas un monde illustré : c’est un monde rêvé, où chaque figure, même la plus modeste, semble avoir été dessinée pour durer — comme si les fables, au lieu de nous instruire, cherchaient désormais à nous consoler.

English

The plates devoted to La Fontaine’s Fables reveal a more mischievous, almost impish side of Chagall the engraver: that of a modern fabulist, heir to oral tradition and folk legend, guided not by academic rigor but by the invisible hand of poetry. His line here is livelier, more playful. It leaps, dodges, and pirouettes from one animal to the next, like a brush that has traded biblical solemnity for the sly delight of moral parable.
Under Chagall’s needle, the crow is no longer merely a bird, but a fumbling philosopher; the fox, a wily trickster with a knowing grin; the frog that would be an ox swells with vanity like a circus balloon. This is no mere pageant of dressed-up animals — it is a parade of animated souls, half-human, half-symbol, each bearing a shard of the human condition on its back. The dream doesn't erase the lesson — it deepens it, renders it all the more poignant.
Chagall does not “illustrate” the fables in the traditional sense. He does not underline their morals; he bends them, reimagines them. The images arise not from the text itself, but from its breath — that ancient breath that passes from La Fontaine to Aesop, from the printed page to the whisper of fireside tales. His figures drift out of a kind of half-sleep, suspended between satire and tenderness, where animals gaze back at us with the quiet wonder of those who know.
In this series, Chagall is as much a player as he is a printmaker. Copper becomes a stage of flickering silhouettes; paper, a curtain drawn back on a cast of luminous marionettes. This is not a world depicted — it is a world dreamed, where each figure, no matter how small, seems drawn to endure. For in Chagall’s hands, the fables no longer seek to instruct. They seek to comfort.
La Bible

Français

Avec La Bible, Chagall ne se contente pas de raconter les Écritures : il les traverse, les habite, les rêve. Loin de l’imagerie spectaculaire ou dogmatique, ses gravures en noir et blanc semblent venir d’un autre temps – ou d’un autre silence. Elles naissent dans un souffle ancien, celui des bergers, des prophètes, des visions nocturnes où Dieu parle entre deux éclairs.
Le trait s’y fait prière. Ni démonstratif, ni décoratif, il creuse la page comme on fouille une mémoire. Abraham, Moïse, Job : ces figures surgissent non comme des héros, mais comme des ombres familières, traversées de lumière. Leur humanité est nue, parfois vacillante, mais toujours portée par une gravité tendre. On sent la main de l’exilé qui grave avec la foi du veilleur et l’humilité du scribe.
Par l’alchimie de la gravure, la matière devient révélation. L’encre noire ne fige rien : elle palpite, elle bruisse. Les visages sont striés d’intuition, les corps d’histoires muettes. Il y a dans chaque planche comme un tremblement — le frisson d’un texte ancien que l’image ne cherche pas à illustrer, mais à écouter.
Chez Chagall, la Bible ne s’impose pas : elle s’élève. Elle ne dogmatise pas : elle médite. Elle devient, pour qui la regarde, non un livre de réponses, mais un espace d’attente et de ferveur, où chaque trait est une ligne de silence.

En fait, Chagall Illustrateur n’est pas une simple exposition d’estampes. C’est une traversée du miroir, une plongée dans la forge invisible où l’artiste transforme les mots en visions. Ici, l’illustration devient une chorégraphie d’un trait qui cherche, sans jamais clore, à dire l’essentiel.

English

With The Bible, Chagall does not simply depict Scripture — he moves through it, inhabits it, dreams it. Far from spectacle or dogma, his black-and-white etchings seem to rise from another time — or another silence. They emerge from the breath of shepherds, of prophets, of nighttime visions where God speaks in flashes of thunder.
Each line becomes a prayer. Neither declarative nor decorative, it digs into the page like one searching through memory. Abraham, Moses, Job — these figures do not appear as heroes but as familiar ghosts touched by light. Their humanity is bare, at times faltering, yet always carried by a tender gravity. One feels the hand of the exile drawing with the faith of a night watchman, the humility of a scribe.
Through the alchemy of printmaking, matter becomes revelation. The black ink does not fix — it shivers, it breathes. Faces are lined with intuition, bodies etched with silent stories. Each plate seems to tremble — the tremor of an ancient text that the image does not seek to illustrate, but to listen to.
For Chagall, the Bible is not something imposed: it is something that rises. It does not preach, it meditates. It becomes, for the viewer, not a book of answers, but a space of waiting and reverence, where every line draws its own silence.

Chagall the Illustrator is not a simple display of prints. It is an immersion into the artist’s inner workshop, where language dissolves into image and memory becomes vision. Here, illustration is not a tool of explanation, it is a choreography of the hand, a quiet metaphysics of the line.

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